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C’est un départ pour la première ligue réservée aux jeunes footballeuses du Québec

Cinq équipes participent à la saison inaugurale de la LFFMQ qui s'amorcera samedi.

De jeunes footballeuses écoutent les directives d'une femme.

Les Jaguars de la Rive-Sud sont appuyés par l’association de football civil des Diablos de La Prairie.

Photo : Jaguars de la Rive-Sud

Les activités sont officiellement lancées dans la Ligue féminine de football mineur du Québec (LFFMQ) après seulement quelques mois à orchestrer la mise sur pied d’un circuit qui manquait cruellement au paysage sportif de la province.

Le projet a concrètement vu le jour au cours de la dernière année, au grand bonheur des athlètes féminines de 15 à 17 ans qui veulent pratiquer ce sport de contact de manière compétitive, une première au Québec.

Sans cette avenue, les options destinées aux adeptes du ballon ovale consistaient à s’orienter vers le football drapeau (flag football) ou à jouer avec les garçons. Ou encore, prendre son mal en patience avant de pouvoir intégrer une équipe sénior…

Ce n'est pas d'hier qu'il est question de former la prochaine garde de footballeuses au Québec, qui est profondément en retard sur ce plan par rapport aux autres provinces d'un océan à l'autre. Une mission dont se sont investies les Reines, un collectif fondé en 2020 avec l'objectif d'assurer la pérennité et une relève à l'équipe professionnelle du Blitz de Montréal.

Je repensais à des discussions qu’on avait eues quand on a lancé les Reines dans l’optique d’offrir plus d’occasions aux filles de jouer au football. Pour moi, ça remonte assez loin, cette vision d'offrir des occasions viables aux jeunes filles et aux femmes en créant un bassin d’athlètes pour la relève compétitive, se remémore Andréanne Dupont-Parent, instigatrice de l'organisme des Reines et coordonnatrice de la formation junior Blitz.

La saison inaugurale de la LFFMQ regroupe cinq équipes : le Blitz, les Cobras de Laval, les Jaguars de la Rive-Sud, les Valkyries de Gatineau et les Wildcats de Laurentides-Lanaudière. Le calendrier comporte quatre matchs et une semaine de congé par organisation et se conclura avec une journée d'éliminatoires.

À tour de rôle, chacune des équipes accueillera un programme double dans son marché, à commencer par les Montréalaises, qui seront les hôtes de la première de cinq semaines d’action ce samedi, au Stade Hébert, dans l'arrondissement de Saint-Léonard.

De jeunes footballeuses, entourées d'adultes, prennent la pose pour la caméra.

La LFFMQ a tenu un premier jamboree le 27 avril, à Gatineau, où les cinq équipes du nouveau circuit se sont réunies pour une première fois sur le terrain.

Photo : Ligue féminine de football mineur du Québec

Un rassemblement sportif et festif

Afin de poursuivre la préparation en vue du début de la saison qui pointe à l'horizon, l’ensemble des équipes se sont rendues à Gatineau, samedi dernier, pour participer à un jamboree, un événement où joueuses offensives et défensives croisent le fer en situation de jeu.

J'étais très impressionnée, il y avait une ambiance exceptionnelle, du calibre plus élevé que ce à quoi plusieurs s’attendaient et une énergie incroyable. On voit que ce sont des athlètes qui veulent vraiment jouer au football [...]. Je l'ai vu juste avec mon équipe. À la fin de la journée, les filles avaient des étincelles dans les yeux, le sourire et l’excitation de ce qu’elles avaient accompli, constate Nelly Sirieix, entraîneuse-cheffe des Jaguars de la Rive-Sud.

Il y a une grosse marge. À la première pratique, il y avait des filles qui n’avaient jamais vu un ballon de football. Tu pars vraiment de zéro. Là, on était capables d’appeler nos jeux, d’être à la bonne position, de connaître les tracés s’il s’agit d’une receveuse ou d’une porteuse de ballon, d’appliquer une défense à un contre un ou de zone. C’est vraiment impressionnant qu’on ait réussi à avancer jusqu’à ce niveau en deux mois.

Une citation de Nelly Sirieix, entraîneuse-cheffe des Jaguars de la Rive-Sud

D’entrée de jeu, la réponse des jeunes filles a été très positive au recrutement cet hiver pour participer à des séances d’entraînement, d’initiation et de développement au football, explique Andréanne Dupont-Parent, elle-même une ancienne porte-couleurs du Blitz sur la scène professionnelle.

Une footballeuse effectue une passe pendant qu'une rivale tente de la plaquer.

Le Blitz de Montréal et les Valkyries de Gatineau s'affrontent dans le cadre du jamboree avant la saison.

Photo : Christian D'Amour

Il s’agit à ses yeux d’une continuité avec la naissance d’une équipe québécoise au Championnat canadien des moins de 18 ans (M18), qui a connu un franc succès à son baptême, en 2023, malgré l’absence d’une ligue junior pour encadrer les jeunes athlètes.

Je suis vraiment contente des débouchés. Un grand jalon a définitivement été la mise sur pied de la première équipe du Québec M18 lorsqu’on a participé au Championnat canadien. Même si c’était notre première présence, on a réussi à atteindre le podium en finissant 2es. On a eu une expérience incroyable et on a démontré qu’il y avait un besoin, qu’il y avait des filles qui jouaient dans des clubs masculins et qu’elles cherchaient à avoir une occasion de jouer avec des collègues. Ç’a allumé la petite flammèche dont on avait besoin pour mettre sur pied cette fameuse ligue junior aussi au Québec.

Une citation de Andréanne Dupont-Parent, coordonnatrice du Blitz de Montréal

Question de s’aligner avec la formule mise de l’avant au Championnat canadien M18, les matchs de la LFFMQ seront disputés sous une forme à six joueuses de part et d’autre. L’intention est d’élargir les cadres pour finalement doubler et atteindre du jeu à 12 contre 12, tel qu’il est joué dans les rangs professionnels.

Mais chaque chose en son temps. L'enracinement de la ligue prime à l'heure actuelle, même si le désir de croître et de profiter d'un élan certain est manifeste.

L’objectif est de vraiment conserver cette ligue, c’est-à-dire qu’on veut que les filles reviennent, on veut qu’elles en parlent, qu’il y en ait d’autres qui les rejoignent. On aimerait beaucoup, beaucoup pouvoir créer plus d’équipes. Si je regarde juste de mon côté, j’ai une fille de Sherbrooke, une de Drummondville, deux de Granby. Ça vient de loin pour jouer sur la Rive-Sud. Justement, on aimerait vendre l’idée dans d’autres régions pour avoir plus d’équipes.

Une citation de Nelly Sirieix, entraîneuse-cheffe des Jaguars de la Rive-Sud.

Dans un monde idéal, on s’étend à Trois-Rivières, à Québec et peut-être à d’autres villes dans ces régions pour desservir un maximum de jeunes athlètes, renchérit Andréanne Dupont-Parent.

C’est dans les projets. Avec la première année qui vient juste de commencer, le but est de renforcer notre niveau. On voit déjà une possibilité de faire une catégorie pour les 13 et 14 ans parce qu’on a déjà une demande de filles qui veulent jouer, confie David Champagne, à la tête des Cobras de Laval et l’un des principaux bâtisseurs de la LFFMQ.

Trois jeunes footballeuses sont alignées sur un terrain.

Un entraînement du Blitz de Montréal organisé le 31 mars 2024 au Collège Saint-Jean-Vianney.

Photo : Blitz de Montréal

La LFFMQ s’imprègne du Blitz

L'empreinte du Blitz se retrouve aux quatre coins de cette nouvelle ligue, que ce soit par l'entremise de joueuses actives ou retraitées de l'équipe montréalaise née en 2001.

Le Blitz, c’est une partie de l’équipe canadienne du Championnat du monde des années passées. Des membres de cette même équipe qui se sont engagées dans notre ligue comme entraîneuses [...]. Ce sont les séniors qui enseignent aux juniors. L’étampe du Blitz de Montréal sur cette ligue est forte et c’est apprécié, souligne David Champagne.

Des entraînements communs réunissant les footballeuses séniores et juniors du Blitz sont organisés depuis un moment. Elles partagent le même terrain et effectuent conjointement certains exercices sans contact. Une rencontre profitable à tout un chacun.

Je vois le désir des joueuses du Blitz de redonner au suivant pour la relève. Toutes les équipes ont des joueuses du Blitz, c’est important pour elles et c’est beau à voir, mentionne Nelly Sirieix.

Un retour qu’on a eu : c’est très motivant pour les jeunes de voir des athlètes féminines et des entraîneuses leur enseigner le football, confirme Andréanne Dupont-Parent.

Pour la formation professionnelle du Blitz, la création d’un circuit mineur, de même qu’un club affilié portant son nom, est une bénédiction en ce qui concerne le recrutement. Et que dire de l’aspect du développement.

Aux dires d’Andréanne Dupont-Parent, il était devenu absolument nécessaire qu’une ligue prenne finalement forme pour assurer la relève. Pour le moment, le calendrier du Blitz consiste en quatre événements de jamboree d'ici à l'arrivée de l'été.

Après, ça crée aussi un potentiel pour le Blitz, souligne Nelly Sirieix. Est-ce qu’on pourrait avoir plus qu’une équipe?

Deux footballeuses sont l'une devant l'autre et s'agrippent durant un entraînement.

La création d'une équipe junior du Blitz de Montréal est une première depuis la fondation du club professionnel en 2001.

Photo : Blitz de Montréal

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