Yakuza retrace la trajectoire de l’une des plus puissantes et obscures organisations criminelles au monde, la mafia japonaise, racontée par ceux qui l’ont façonnée. Anciens et actuels Yakuzas, policiers et ex-call girls, livrent des paroles et un regard inédits, éclairés par le témoignage exceptionnel de Jake Adelstein, journaliste américain spécialisé dans le crime organisé au Japon et auteur de Tokyo Vice. Nés dans les bas-fonds de la société nippone, les Yakuzas sont parvenus à se hisser au sommet, jusque dans les rouages politiques. Leur toute-puissance les rendait intouchables. Pourtant ils ont franchi les limites - retournant la société contre eux. Aujourd’hui il est de plus en plus difficile pour un Yakuza d’exister au grand jour, mais ils n’ont pas dit leur dernier mot.

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L'héritage

Diffusion le 16 mai 2024 20 h

La présence des yakuzas au Japon remonterait au VIII^e siècle, quand l’Empereur confie la gestion des gains financiers du jeu de dés aux marginaux et aux criminels. Les gangsters interrogés dans ce premier épisode reviennent sur l’origine du crime organisé dans l’archipel ; ses rituels, ses sources de revenus (produit du racket et de trafics illégaux), le fonctionnement très hiérarchisé de leurs organisations. Se prévalant d’un code de l’honneur leur permettant de réguler la criminalité, leurs activités ont longtemps été tolérées par les pouvoirs publics et par la population. Mais les guerres de gangs incessantes, qui ont fini par frapper des « civils » innocents à la fin des années 1980, conduiront peu à peu la police du Japon à les réprimer.

La violence

Diffusion le 23 mai 2024 20 h

Dans les années 80, les yakuzas, qui ont créé des sociétés légales pour blanchir l’argent de la drogue et de leurs trafics, ont corrompu la société japonaise. Leurs organisations, pour certaines, gigantesques, possèdent des sociétés de crédit, les industries du divertissement et du sport. Elles ont la main sur la politique et les grandes entreprises, et s’implantent sur de nouveaux territoires, tels Hawaï. La crise économique des décennies suivantes, qui entraîne de nombreux scandales politico-financiers, conduit les préfectures du Japon à promulguer une batterie de mesures réduisant drastiquement, à partir du milieu des années 2010, la liberté et l’influence des yakuzas. Si bien que leurs effectifs se réduisent d’années en année, handicapant le recrutement de nouveaux membres. Leur disparition progressive profite à de nouvelles formes de délinquance. Des bandes se livrant à la criminalité de rue, plus violentes et moins structurées, appelées « hanguré ».