Funérailles de Michel Pouliot : ultime hommage à un bâtisseur gaspésien
La cérémonie s'est tenue à la cathédrale du Christ-Roi de Gaspé.
Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares
Plus d’une centaine de personnes ont tenu à rendre un dernier hommage à Michel Pouliot lors de ses funérailles qui se sont tenues samedi matin à la cathédrale du Christ-Roi de Gaspé.
Les membres de la famille, les amis et les connaissances du défunt étaient rassemblés pour se remémorer celui qui est considéré comme le père de l’aviation en Gaspésie, qui s’est éteint lundi à 93 ans.
De la passion, de la conviction, de la détermination, de la persévérance, de l’entrepreneuriat et de l’audace. Merci papa!
, a mentionné José Pouliot, la fille de Michel Pouliot, lors de son allocution.
La fille de Michel Pouliot, José Pouliot
Photo : Radio-Canada
Ce sont 80 000 passagers par année qui se déplaçaient dans les avions de Michel Pouliot. C’est quatre fois ce qu’on a entre Gaspé et Bonaventure aujourd’hui en 2024. C’est incroyable le travail de pionnier que Michel a su faire
, a affirmé l’ancien ministre et député de Gaspé Gaétan Lelièvre, ami de Michel Pouliot.
Faire du bien à son monde et travailler pour sa communauté, c’était ça qui était important pour lui. C’est le souvenir que je vais garder de Michel.
Michel Pouliot a commencé à piloter à l’âge de 16 ans et a fait son dernier vol à 84 ans.
L’aviateur a fondé la compagnie Transgaspésien aérien en 1951, qui est devenue par la suite Air Gaspé en 1960.
Une centaine de personnes était présentes pour les funérailles de Michel Pouliot samedi.
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
À l’époque, tout était à faire, tellement qu’il a lui-même construit quatre aéroports, dont celui de Gaspé, qui porte son nom depuis 2008.
Les premières fois qu’il atterrissait, il atterrissait sur les plages, il atterrissait dans les champs. Il allait à l’île d’Anticosti, à titre d’exemple, il fallait qu’il atterrisse sur la plage […]. Il a fini par construire des aéroports à Gaspé, à Sainte-Anne-des-Monts, à Murdochville
, se remémore Jacques Bouchard, son biographe.
Michel occupait une très grande place
, raconte à son tour un ami et ex-collègue pilote de M. Pouliot, Gaston Langlais.
Ce n’est pas une page d’histoire qui se tourne sur Gaspé, sur la région et sur tout l’est du Canada, c’est tout un chapitre qui se tourne.
À l’apogée de son aventure aérienne, Michel Pouliot détenait une flotte de 19 appareils et offrait des vols un peu partout dans la province.
C’est lui qui a importé le premier avion à turbines pressurisé pour faire du transport régional, le Hawker Siddeley. Il y en a eu plein par la suite, mais c’était le premier en Amérique! À Gaspé… pas à Montréal
, se souvient Serge Charron, qui a fait la route depuis Québec pour rendre un dernier hommage à son ami.
L'urne de Michel Pouliot lors de ses funérailles samedi.
Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares
Le legs de l’homme d’affaires va bien au-delà de l’aviation. Il a fondé le premier chantier naval de Gaspé et a aussi contribué à la création du Musée de la Gaspésie.
Michel Pouliot a été fait Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2008. La classe politique a tenu aussi à lui rendre hommage samedi.
Il est un bâtisseur d’institutions, un fonceur, un leader incroyable et jusqu’à la toute fin, il aura été là pour nous [donner] des conseils
, a lancé le maire de Gaspé, Daniel Côté.
Le maire de Gaspé, Daniel Côté, aux funérailles de Michel Pouliot samedi
Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares
C’était un homme de cœur, c’était un grand monsieur
, soutient également le député de Gaspé, Stéphane Ste-Croix, qui a tenu à être présent aux funérailles.
Michel Pouliot laisse dans le deuil sa conjointe, ses trois filles et ses 22 petits-enfants et arrière-petits-enfants.
