« Abacadabrun », ou apprendre qu’il n’est pas sorcier de composter
Cette démarche a pour objectif de recueillir environ 6000 tonnes de matières organiques chaque année d’ici 2030. (Photo d'archives)
Photo : Getty Images / svetikd
Les Villes de Sept-Îles et de Port-Cartier ainsi que la MRC de Sept-Rivières et la communauté de Uashat mak Mani-utenam intégreront progressivement la collecte des matières résiduelles organiques sur leur territoire dès l’automne prochain.
C’est avec la campagne de sensibilisation Abacadabrun
que ces territoires entament le déploiement de cette nouvelle collecte. En misant sur l’humour et sur le ludisme, ils espèrent passer un message qui saura atteindre les citoyens.
Le premier objectif est de rejoindre le plus grand nombre de gens possible et de les convaincre d’embarquer dans le mouvement, d’adapter leurs habitudes de tri et d’ajouter un troisième bac dans leur quotidien
, a expliqué la conseillère en communication à la Ville de Sept-Îles, Amélie Robillard, en entrevue à l'émission Boréale 138.
C’est un projet sérieux et un virage important qu’on prend […], mais on s’est dit que le fait de prendre un ton plus léger, c’était une bonne stratégie pour accrocher les gens.
Les bacs bruns sur roues seront distribués aux citoyens au cours de l’été.
En plus du gros bac brun, les citoyens recevront aussi un bac plus petit pour la cuisine. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Thomas Laberge
La Ville de Sept-Îles indique que la collecte des matières organiques pour les immeubles multilogements ainsi que pour les commerces et les différentes institutions se fera par phases au cours des deux prochaines années.
Le calendrier des collectes – rebuts, recyclage et compost – sera revu dans le but d’y inclure cette nouveauté.
Amélie Robillard indique que toutes les informations utiles, soit la liste des matières à mettre au bac brun ainsi que le calendrier de collectes, se trouveront sur le site web Abacadabrun.com, qui sera mis en ligne prochainement.
Qu’est-ce qui va au bac brun?
Résidus alimentaires, y compris les carcasses de viande et de fruits de mer
Aliments périmés et restes de repas
Cartons et papiers souillés, essuie-tout, mouchoirs
Résidus de jardin
Sources : Recyc-Québec et la Ville de Sept-Îles
Pour l'ingénieure de projets en environnement à la Ville de Sept-Îles, Mélissa Bernier, ce changement d'habitudes qu'est le bon triage des déchets joue un rôle important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Quand on enfouit des matières organiques, il y en a qui se décomposent sans oxygène, ce qui fait une grosse production de méthane, un gaz à effet de serre 25 fois supérieur au CO2 [pour ce qui est de la rétention de chaleur atmosphérique]
, a-t-elle expliqué au micro de Boréale 138.
Mme Bernier soutient que 60 % des matières résiduelles qui vont à l’enfouissement sont des matières organiques.
Si on envoie toutes ces matières-là sur une plateforme de compostage pour en faire de la décomposition en présence d’oxygène, on produit un gaz carbonique biogénique intégré dans les sols et qui ne se retrouvera pas dans les airs
, a précisé l’ingénieure.
Les matières organiques de Sept-Îles, de Port-Cartier, de Uashat mak Mani-utenam et de Lac-Daigle transiteront par le Centre de gestion des matières résiduelles de la Ville de Sept-Îles, où le site de compostage sera aménagé à compter de cet été.
La cible de cette démarche consiste à recueillir environ 6000 tonnes de matières organiques chaque année d’ici 2030.
Après transformation et décomposition, le compost issu des matières organiques sera ultimement redistribué aux citoyens qui le désirent, s’il est de bonne qualité, ou alors il sera utilisé dans les parcs et dans d'autres espaces verts.
