Entente de principe pour les travailleurs municipaux de Black River-Matheson

Après plus de six mois de conflit de travail, le syndicat des travailleurs municipaux de Black River-Matheson a conclu une entente de principe avec le canton.

Une dizaine de travailleurs, dont des mécaniciens et des opérateurs de machinerie lourde, ont été mis en lock-out en octobre dernier et sont entrés en grève en janvier.

Ils s'opposaient notamment à la nouvelle grille salariale que voulait leur imposer le canton.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le canton de Black River-Matheson indique que les deux parties ont pu résoudre toutes les questions en suspens.

Le président du syndicat – la section locale 1490 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) –, Serge Bouchard, refuse de commenter l’entente de principe pour l’instant, mais il confirme qu’elle sera soumise aux membres la semaine prochaine pour un vote de ratification.

Ça donne un espoir positif à la communauté, réagit l’ancien maire de Black River-Matheson, Gilles Laderoute, qui a dirigé le canton de 2018 à 2022.

Le monde était vraiment découragé de voir qu’aucune conclusion ne venait à point. En entendant ces nouvelles-là, il faut espérer que les conflits vont se régler et que [...] ça va réaligner les investisseurs économiques qui ont mis une pause sur leurs investissements.

Ça n’aurait jamais dû durer aussi longtemps, estime un expert

La grille salariale que le canton voulait instituer proposait de nouveaux échelons au niveau inférieur pour les nouveaux travailleurs.

Un nouvel employé aurait donc dû travailler pendant quelques mois avant de percevoir le salaire que ses collègues plus anciens recevaient immédiatement après leur entrée en fonction.

L’ex-maire Doug Bender s’est longtemps justifié en disant que l’offre du canton aux travailleurs était supérieure aux offres récemment accordées par les autres municipalités de la région à leurs employés.

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Or, pour un syndicat, une grille salariale similaire à celle que proposait le canton de Black River-Matheson crée des différences importantes entre les travailleurs qu’il représente, fait observer Louis Durand, professeur à la faculté de gestion de l’Université Laurentienne ainsi qu'expert en relations de travail.

Au niveau des représentants de la Municipalité, on essayait d’aller chercher quelque chose qui, en général, n’est pas accepté par les syndicats. Donc, je trouve que les torts sont sur les épaules des gens qui représentaient la Municipalité dans ce conflit-là. Ça n’aurait jamais dû durer aussi longtemps.

Dans son communiqué, le canton indique que si l’entente de principe est ratifiée, la nouvelle convention collective entrera en vigueur le 15 mai, date à laquelle les syndiqués devraient retourner au travail.

Les deux parties ont convenu qu'il n'y aura pas de représailles contre un quelconque employé de l'unité de négociation pour son comportement allégué pendant le conflit de travail, peut-on aussi y lire.

Des relations à réparer pour le prochain conseil municipal

L’entente de principe survient quelques jours après que la province eut dissous le conseil municipal de Black River-Matheson, qui n’a pas pu tenir de réunion faute de quorum pendant plus de 60 jours.

En mars, trois des cinq conseillers municipaux avaient décidé de boycotter les réunions du conseiller municipal. Au maire Doug Bender, ils reprochaient notamment la gestion du conflit de travail.

Des élections partielles pour choisir un nouveau maire et un nouveau conseil municipal sont prévues le 12 août.

C’est sûr qu’il va y avoir des discussions à mettre sur la table au niveau du réalignement de la vision de la Municipalité, de l’administration et du nouveau conseil, affirme l’ex-maire Gilles Laderoute.

On espère que tout le monde va se mettre d’accord à nouveau [...] pour qu’on puisse avancer positivement. Le plus gros intérêt, c’est de mettre nos différences [de côté] et de faire une différence.

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Pour Louis Durand, la prochaine équipe d’élus municipaux aura la tâche de réparer et de commencer à développer de meilleures relations avec les employés pour aller de l’avant comme Municipalité.

Quand ça ne fonctionne pas, c’est important qu’il y ait un changement au niveau des représentants et qu’on essaie d’insuffler un nouvel esprit au niveau du conseil municipal, affirme Louis Durand.

L’an dernier, le canton de Black River-Matheson a aussi adopté une augmentation de 34 % des impôts fonciers, ce qui a provoqué un mécontentement chez les résidents. Ceux-ci explorent d’ailleurs la création d’une association de contribuables pour mieux se faire entendre par les élus municipaux.