De nombreux pêcheurs du N.-B. toujours réfractaires au port du gilet de sauvetage
Certains types de gilets de sauvetage, plus petits, se gonflent au contact de l'eau ou en tirant sur une cordelette.
Photo : Radio-Canada / René Landry
De nombreux pêcheurs commerciaux sont toujours réfractaires au port du gilet de sauvetage. Pourtant à partir du 1er juin, le port de cet équipement sera obligatoire à bord des bateaux de pêche au Nouveau-Brunswick.
Le gilet de sauvetage n'a jamais été l'équipement le plus populaire auprès des pêcheurs. Certains considèrent que les vêtements de flottaison sont inadaptés à leurs mouvements sur le pont et nuisent à leur travail.
À lire aussi :
Il y a toujours eu une résistance des pêcheurs à porter le gilet de sauvetage
, reconnaît le président de l'Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), Réjean Comeau.
Le président de l'Union des Pêcheurs des Maritimes, Réjean Comeau, reconnaît qu'il y a encore beaucoup de résistance chez les pêcheurs sur le port du gilet de sauvetage.
Photo : Radio-Canada
On n'en a jamais porté. Ça fait plus de 40 ans que je pêche. Mais, il y a toujours des accidents et les choses changent.
- Ailleurs sur info Feux : pas de retour à la maison dans les prochains jours pour les évacués de Fort Nelson
- Ailleurs sur info Hommage au défunt homme d’affaires Arthur Irving à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick
- Ailleurs sur info Nouvelle-Calédonie : 600 gendarmes pour « reprendre » la route de Nouméa à l’aéroport
Le capitaine pêcheur de homard, Denis Thibodeau, à Tabusintac, laisse entendre qu'il peine à convaincre ses quatre membres d'équipage de le porter.
Le capitaine du Richard à Joe, Denis Thibodeau, encourage ses membres d'équipage à porter le gilet de sauvetage.
Photo : Radio-Canada / Mario Landry
Il se souvient encore de la réaction des autres pêcheurs quand, il y a longtemps, l'un d'eux en portait un.
Avant, si on voyait un gars avec un gilet de sauvetage, c'était une terrible d'affaire, on dirait
, dit-il d'un air amusé.
La mort par noyade de deux pêcheurs de homard, en juin 2016 au large de Salmon Beach, près de Bathurst, a été la tragédie de trop pour les autorités, qui ont fini par imposer le port du gilet à partir du 1er juin.
Les deux pêcheurs ne portaient pas de veste de flottaison au moment de l'accident.
Le pêcheur de homard Jean-Pierre Bezeau, de Miscou, met la main aux derniers préparatifs en vue du début de la saison, sous le regard attentif de son père, le capitaine Simon Bezeau.
Photo : Radio-Canada / René Landry
Jean-Pierre Bezeau, pêcheur de homard de Miscou, n'aime pas porter un gilet de sauvetage. Mais il va obéir à la loi.
Je n'ai jamais voulu le porter
, fait-il savoir. Mais là, cette année ça va être obligatoire alors on va devoir le porter.
Prendre les devants
Certains ont malgré tout pris les devants. Le capitaine du Alex-Sam, Hugues Gionet, a tranché. Lui est ses membres d'équipage vont porter le gilet de sauvetage dès le premier jour de pêche de la pêche au homard, avant même que la nouvelle règle soit en vigueur.
Le capitaine du Alex-Sam, Hugues Gionet a pris les devants. Il va imposer le port du gilet de sauvetage dès le premier jour de la pêche.
Photo : Radio-Canada / René Landry
Un des membres d'équipage, Willard Gauvin, de Bas-Caraquet, pêche le homard depuis plus de 25 ans, ne s'en formalise pas trop. Il comprend bien pourquoi le port du gilet de sauvetage devient obligatoire.
Et puis ça va être un petit, là, pas un gros
, note-t-il. Si tu tombes à l'eau, tu tires sur la corde puis pouf, il se gonfle.
Le gilet parfait pour travailler avec, ça n'existe pas. Tu vas voir du monde, par exemple, qui pêchent la truite, pour eux c'est parfait.
Réjean Comeau, de l'UPM, affirme que le gilet idéal pour un pêcheur de homard n'a pas encore été mis sur le marché.
Quand tu travailles vraiment, ça prend quelque chose qui ne s'accroche pas, qui ne se déchire pas, qui n'est pas trop pesant et pas trop chaud
, explique-t-il. Il va falloir trouver un jour un gilet qui s'adapte vraiment à notre métier.