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Le conflit de travail à Black River-Matheson s’envenime

Un piquet de grève.

Des employés municipaux du Canton de Black River-Matheson n'ont plus le droit de se présenter sur les terres de certains établissements. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

La tension monte dans la foulée du conflit de travail qui oppose le Canton de Black River-Matheson et ses employés municipaux. Des membres de la section locale 1490 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont reçu un avis d’interdiction d'entrée qui vise les établissements municipaux devant lesquels ont été formées des lignes de piquetage.

On est interdit d’aller à l’hôtel de ville, on est interdit d’aller à l’aréna [...] on ne peut pas aller à la shop de l’ouvrage non plus, déplore le président de la section locale, Serge Bouchard.

Le Canton a mis 14 employés membres du syndicat en lock-out en octobre dernier. En janvier, les employés municipaux membres du syndicat local ont voté contre un nouveau contrat de travail et sont depuis lors en grève.

De plus, le syndicat affirme que les frictions sont fréquentes entre les grévistes et des travailleurs temporaires.

Un avis d'interdiction d'entrée

Dans l’avis d’interdiction d'entrée daté du 15 février, le Canton de Black River-Matheson indique que les membres du Syndicat canadien de la fonction publique ainsi que les employés du syndicat n’ont pas le droit d’entrer dans les établissements ou même de se présenter sur les terres du 367 4e avenue, 1re avenue Arena et 1115 route Vimy Ridge.

La lettre d'avis d'interdiction.

Cet avis d'interdiction indique que les personnes nommées ne peuvent pas marcher sur les terres de l'hôtel de ville, de l'aréna ainsi que d'un chantier de travaux publics.

Photo : Fournie par Pauline Francis

La lettre, signée par l’agent principal de l’administration, Chris Wray, ajoute que cette interdiction restera en vigueur tant et aussi longtemps qu'elle ne sera pas révoquée par écrit.

Au total, 14 personnes sont touchées par cet avis, dont M. Bouchard et la représentante nationale du SCFP, Tammy Robinson. La lettre soutient d'ailleurs que l’interdiction peut également s’appliquer à d’autres membres.

En d’autres mots, ils ne veulent pas qu’on ne soit nulle part pour protester ou nous faire entendre.

Une citation de Serge Bouchard, président de la section locale 1490 du Syndicat canadien de la fonction publique

Le maire du canton, Doug Bender, affirme que le comté a dû mettre cette interdiction en place en réponse aux actions désolantes d’un certain nombre de membres du syndicat.

Selon lui, ils n’ont pas respecté le protocole concernant la façon d’agir sur une ligne de piquetage. Ils ont aussi maltraité des employés non syndiqués ainsi que du personnel, affirme le maire.

La situation a tellement dégénéré que nous avons dû faire appel à la Police provinciale de l'Ontario (PPO), ajoute-t-il. Nous avons étendu l’interdiction à d’autres établissements municipaux afin que des employés non syndiqués et les membres du conseil ne soient pas intimidés.

M. Bouchard rétorque que l’affaire est désormais dans les mains des avocats et que la section locale attendra leur avis pour déterminer sa prochaine étape.

Néanmoins, il reste anxieux quant à l’avenir des syndiqués, même après la fin des négociations. Je ne sais pas à quoi ça va avoir de l’air à la fin de ça.

Il y a assez de choses qui se sont passées entre nous autres et les employeurs, lâche-t-il. Puis, ça va être très difficile d’aller travailler après que tout soit fini.

Une réunion spéciale du conseil portant notamment sur les négociations avec la section locale du syndicat aura lieu le 20 février prochain à l’aréna de la municipalité, qui sert également de centre communautaire.

Frappés

Dans un communiqué paru samedi, le SCFP affirme que deux opérateurs d’équipement ont été frappés par deux travailleurs temporaires conduisant une camionnette à travers les lignes de piquetage mercredi.

M. Bouchard affirme qu'il était sur place au moment de l’incident.

Serge Bouchard est devant sa camionnette.

Serge Bouchard, qui affirme qu'il y a des violences physiques entre les grévistes et des travailleurs temporaires, s'est dit « sous le choc ». (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

On a eu trois membres frappés au cours de deux jours, dit-il. Je ne sais pas trop quoi dire, je suis pas mal surpris qu'ils soient allés jusqu’à ce niveau-là.

La Ontario Federation of Labour a réagi aux allégations des membres du SCFP. Dans un communiqué, sa présidente, Laura Walton, soutient que toute violence antitravailleur est déplorable. Elle y demande une loi provinciale pour bannir la possibilité d'embaucher des travailleurs temporaires durant les grèves.

À ma connaissance, il n’y a pas eu d’activité de ce genre, rétorque M. Bender.

Celui-ci affirme en outre que le syndicat a tenté de s'ingérer dans les affaires de la gestion, du personnel non syndiqué et des travailleurs temporaires qui assurent la sécurité des routes pendant cette situation de lock-out et de grève.

Au moment de publier ces lignes, la PPO n'avait pas répondu à nos questions au sujet des événements présumés.

Le Canton de Black River-Matheson a d’ailleurs affiché des postes temporaires à pourvoir sur sa page Facebook, dont six d’opérateurs d’équipement et deux de comptables.

Dans son communiqué, le SCFP allègue que le Comté semble embaucher des conducteurs non qualifiés dans son empressement à faire venir des briseurs de grève pour voler les emplois des travailleurs.

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