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La Saskatchewan en tête dans l’Ouest pour la production de GES par baril de pétrole

Une torchère brûle un excès de gaz dans une installation de traitement près de Crossfield (Alberta), le mardi 13 juin 2023.

Les émissions de gaz à effet de serre provenant du pétrole conventionnel et du gaz naturel ont chuté de 24 % au cours de la dernière décennie.

Photo : La Presse canadienne / Jeff McIntosh

Radio-Canada

La production d'un baril de pétrole en Saskatchewan génère des émissions de gaz à effet de serre (GES) plus élevées que celles observées dans les autres régions de l'Ouest canadien et les niveaux d'intensité de ces émissions s'accroissent, selon la firme de recherche en énergie Enverus Intelligence Research.

En août dernier, un rapport (en anglais) (Nouvelle fenêtre) publié par la firme de Calgary s'est concentré sur l'intensité des émissions de GES libérée durant la production de pétrole et de gaz naturel.

Selon le rapport, depuis le début de l'année 2021, l'intensité des émissions de GES par baril de pétrole de l'Alberta et de la Colombie-Britannique a diminué, tandis qu'elle a augmenté en Saskatchewan.

Nous avons été surpris par la stagnation des lignes en moyenne, ainsi que par l'augmentation de la Saskatchewan, indique l'analyste d’Enverus Intelligence Research Ivana Petrich.

Cette dernière estime que l'augmentation en Saskatchewan découle principalement du fait que la province se concentre sur la production de pétrole lourd à forte intensité d'émissions.

À titre comparatif, l'intensité des émissions dans la région pétrolière de la Colombie-Britannique est nettement plus faible, étant donné que cette région se concentre principalement sur la production de gaz naturel.

Selon l’experte, l'un des principaux défis à relever en Saskatchewan est la mise à l'air des gaz et le brûlage à la torche.

Si l'on compare les provinces, la mise à l'air des gaz et le brûlage à la torche représentent 42 % des émissions de GES en Saskatchewan, comparativement à 15 % en Alberta et à 13 % en Colombie-Britannique.

Une citation de Ivana Petrich, analyste pour Enverus Intelligence Research

Une infrastructure manquante

Ivana Petrich ajoute que le vaste réseau existant de gazoducs de l'Alberta contribue à minimiser l'utilisation de la mise à l'air et du brûlage à la torche. Elle note que, lors de la création d'un nouveau puits, une entreprise peut donc construire un gazoduc sur une courte distance pour se connecter au réseau principal de gaz naturel.

En Saskatchewan, une entreprise pourrait être contrainte de mettre en place un gazoduc beaucoup plus long, ce qui engendre des coûts supplémentaires.

L’ingénieur principal en émissions de Highwood Emissions Management, une société qui aide les entreprises industrielles à réduire leurs émissions, Phil Tomlinson, partage l’avis d'Ivana Petrich.

En Saskatchewan, nous ne disposons pas de cette infrastructure. Cela signifie que ce n'est généralement pas rentable, précise-t-il.

Phil Tomlinson estime que les producteurs de pétrole en Saskatchewan pourraient explorer d'autres options, telles que la combustion ou l'utilisation du méthane pour le chauffage des structures environnantes, au lieu de simplement évacuer ces gaz.

Il est préférable de brûler le méthane plutôt que de le rejeter directement dans l'atmosphère, explique M. Tomlinson. Il existe des moyens de détruire le méthane avec une efficacité relativement élevée. Cela produit toujours du CO2, mais en quantité moindre [par rapport à la mise à l'air].

Un avis partagé par le professeur et chercheur au Centre de transfert technologique en écologie industrielle Marc Olivier, pour qui il faut brûler l'excédent de gaz provenant de puits de pétrole et de gaz.

Il semble laisser échapper le méthane dans l'atmosphère, alors qu’ils doivent le capturer et le brûler. Mais ça, ça prendrait des torcheurs, puis les torcheurs qui soient disposés à des endroits spécifiques pour aller chercher le maximum d’efficacité indique Marc Olivier.

M. Olivier ajoute qu'on pourrait idéalement récupérer l'énergie du brûlage du méthane pour des activités secondaires à proximité.

Un puits de pétrole près de Redvers, en Saskatchewan.

Un puits de pétrole près de Redvers, en Saskatchewan.

Photo : Radio-Canada / Rob Kruk

Dans un communiqué envoyé à CBC/Radio-Canada, le ministère de l’Énergie et des Ressources souligne que sa réglementation en matière de gestion des émissions de pétrole et de gaz a réduit les émissions de gaz à effet de serre provenant de la mise à l'air et du brûlage à la torche de plus de 60 % par rapport aux niveaux de 2015.

Ce résultat est nettement supérieur à l'objectif précédemment annoncé de 40 à 45 % de réduction des GES d'ici à 2025, écrit un porte-parole du Ministère.

L'opposition officielle pour l'énergie et les ressources a déclaré par courriel que le gouvernement devrait examiner ces résultats et utiliser les meilleures méthodes fondées sur des preuves pour s'assurer de mesurer et réduire avec précision les émissions de gaz à effet de serre.

De son côté, le principal groupe de pression des champs pétrolifères, l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP), n'a pas souhaité faire de commentaires.

L’ACPP a plutôt évoqué son dernier rapport qui montre que les émissions globales du secteur pétrolier et gazier conventionnel ont diminué au cours de la dernière décennie.

Avec les informations de Kyle Bakx, Coralie Hodgson et Geneviève Patterson

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